Histoire de Cernay

Cernay, la « cité des cigognes », est une ville de 11 838 habitants située au sud de l’Alsace.

Traversée par la Thur, elle est bordée par les Vosges et est traditionnellement un lieu de passage, située au carrefour des principaux axes routiers du département (axe nord/sud de la plaine d’Alsace et est/ouest Lorraine Alsace).

Dénommée Sennenheim en 1144, la cité fut fortifiée dès 1268. Faisant partie du comté de Ferrette, elle passa à la famille des Habsbourg en 1324. Elle devint française, comme une grande partie de l’Alsace, par les traités de Westphalie du 24 octobre 1648.

Dès le milieu du XVIII siècle, l’industrie cotonnière, qui s’est implantée à Mulhouse et s’est spécialisée dans la fabrication de tissus de coton imprimés et peints, s’installe à Cernay où elle trouve une main d’œuvre abondante et bon marché ainsi qu’une eau de qualité.

Entre 1800 et 1840, l’industrie cernéenne est en plein essor et diversifie ses activités : filature, tissage, blanchiment, construction mécanique, industrie chimique etc.

Cernay est en proie à une grave crise sociale marquée de grèves, quand débute le 19 septembre 1870 la guerre franco-allemande. Après une difficile période d’adaptation, tant morale que matérielle du fait de la regermanisation de l’Alsace, l’activité économique reprend et la ville se modernise : des écoles se construisent, une nouvelle église est édifiée, on bâtit un nouveau palais de justice etc.

La ville a été en grande partie détruite en 1915 lors de la première guerre mondiale et à nouveau très endommagée en 1945 par les combats de la « poche de Colmar », la plupart des bâtiments communaux et tous les ponts étant détruits.

Elle a été décorée en 1921 de la Croix de Guerre 1914-1918 et en 1952 de la Croix de Guerre 1914-1918 avec étoile d’argent.

Après la crise de l’industrie textile des années 1980, la ville a retrouvé un souffle nouveau et est devenue un pôle économique et industriel. Elle a aménagé des zones d’activités permettant d’attirer des entreprises dans des domaines très variés. Aujourd’hui, plus de 300 entreprises emploient plus de 7 000 personnes.

Parcours des 52 tombes remarquables

Le cimetière de Cernay existe depuis 1833 et comprend aujourd’hui 52 tombes remarquables. On distinguera les monuments remarquables et les personnages qui se sont particulièrement illustrés par l’empreinte artistique, culturelle, industrielle ou politique qu’ils ont laissée dans l’histoire de notre cité.

Le travail de recensement des monuments funéraires remarquables de Cernay avait été réalisé par le service régional de l’Inventaire dès 1999. 9 monuments remarquables figurent à l’inventaire général du patrimoine culturel du Haut-Rhin. L’actualisation réalisée aujourd’hui par les services de la Ville et la Société d’histoire et d’archéologie de Cernay et environs porte à 30 le nombre de monuments remarquables à préserver dans le temps.

Le travail de recensement des tombes historiques de Cernay avait été initié conjointement par les services de la Ville et la Société d’histoire et d’archéologie de Cernay et environs au début des années 2000. Depuis lors, la municipalité honore ses défunts en fleurissant régulièrement quelques 40 emplacements de tombes historiques. L’actualisation a permis de porter le nombre d’emplacements à fleurir à 45.

Au total ce sont 52 tombes remarquables qui devront être préservées dans le temps et dont l’histoire et les biographies de leurs occupants méritent d’être connues.

La municipalité de Cernay a décidé de recourir aux technologies les plus modernes pour donner in situ aux visiteurs des explications sur ces 52 tombes remarquables et leurs occupants. La mise en forme informatique a été réalisée par le service citoyenneté de la Ville.

Les 52 emplacements ont été dotés d’une petite plaque verte avec un « QR Code ». En scannant ce QR code avec son smartphone, le visiteur est immédiatement connecté par internet avec une page d’explication pour chaque emplacement.

Comment ça marche ?

Plusieurs possibilités pour consulter les informations des 52 tombes remarquables

1) Se rendre sur place, équipé de son SMARTPHONE (ANDROÏD ou IOS) lui-même équipé d'un lecteur de QR CODE (pour les possesseurs de téléphone sous Androïd il vous faudra télécharger une application capable de lire les QR CODE depuis le PLAY STORE ici, pour les possesseurs d'Iphone, il suffira d'utiliser la fonction photo de votre téléphone et pointer en direction du QR CODE)

2) En consultant le site internet WebCimetière directement depuis votre ordinateur ou tablette

C'est quoi un QR CODE ?

QR code est la forme anglaise de code QR (code Quick Response), qui désigne un code-barres en deux dimensions, lequel se compose de modules noirs apparaissant dans un carré blanc. Le QR code permet un décodage rapide via un lecteur de code-barres, un smartphone, etc.

Essayer le code ci-dessous avec votre smartphone :

Vous devriez être dirigé vers le site WebCimetière

Patrimoine historique

Le patrimoine historique laissé en héritage porte le témoignage du passé de Cernay. Parcourez le dédale de ses rues pour remonter le fil du temps grâce aux pittoresques édifices de la Ville.

L’église Saint-Etienne est l’un des édifices, qui ouvre ses portes aux amateurs d’art et d’histoire. Le chef d’œuvre de l’église est une peinture du Credo (classée au titre des « Monuments historiques ») par le grand artiste-peintre alsacien René KUDER, datant de 1930, et constituée de dix panneaux muraux. La représentation picturale, au moyen de triptyques, avec référence à l’Ancien Testament, n’a pas d’équivalent connu de par le monde. On notera également l’existence d’un monumental Christ en croix appelé le « Grand Bon Dieux » et d’une Vierge à l’Enfant remarquables, tous deux datant du 17ème siècle.

En 2017, la Ville de Cernay s’est vue décerner le prix départemental des « Rubans du Patrimoine » pour la restauration extérieure de la façade Est.

Pour accueillir les visiteurs dans les meilleures conditions, ce bâtiment historique doit être rénové. Une campagne de levée de fonds est en cours.

Eglise Saint-Etienne

Place de l'Eglise 68700 Cernay

La Porte de Thann, classée « monuments historiques » en 1920, témoigne du passé médiéval de la Ville. Elle abrite le musée historique, qui retrace l’histoire de Cernay et offre de belles exposions temporaires.

Musée de la Porte de Thann

1 rue Haffner 68700 Cernay

03 89 75 88 80

accueil-musee-cernay@sfr.fr

Site internet

Labelisé « monuments historiques » depuis 1921, le Hartmannswillerkopf, ou Vieil Armand, a été le lieu de redoutables combats pendant la Première Guerre mondiale (30 000 morts et 30 000 blessés).

Il est le premier historial franco-allemand de la Première Guerre mondiale. A ce titre, il a été inauguré le 11 novembre 2017 par les présidents français et allemand.

Il est aussi l’un des quatre monuments nationaux commémorant la Grande guerre, au même titre que Verdun.

Vieil Armand

Route des crêtes 68700 Wattwiller

Comité du Monument National du Hartmannswillerkopf

1 rue Schlumberger 68006 Colmar

03 89 20 10 68

contact@memorial-hwk.eu

Site internet

Pour plus d’informations sur les monuments historiques et autres édifices à visiter, nous vous invitons à prendre attache auprès de l’Office du tourisme de Thann-Cernay.

Contacts

Office de Tourisme de Thann-Cernay – Antenne de Cernay

1 rue Latouche 68700 Cernay

03 89 75 50 35

cernay@hautes-vosges-alsace.fr

Site internet

Patrimoine militaire

Pour que les horreurs du passé ne se reproduisent plus, des lieux de mémoire vous permettent de vous recueillir.

Cimetière militaire français des guerres 1914-1918 et 1939-1945

Entre la rue de Soultz et le Faubourg d’Uffholtz à Cernay

Dans ce cimetière reposent 3 709 soldats, dont 2 304 ont perdu la vie entre 1914 et 1918 et 1 405 entre 1939 et 1945.

Cimetière militaire allemand des guerres 1914-1918 et 1939-1945 – Deutscher Soldatenfriedhof

Rue d’Aspach à Cernay

Dans ce cimetière reposent 8 964 soldats allemands, dont 7 485 ont perdu la vie entre 1914 et 1918 et 1479 entre 1939 et 1945.

Monument aux Morts

Rue Poincaré à Cernay

Erigé en 1934, il porte les noms des 317 morts pour la France. C’est l’occasion de rendre hommage aux civils et militaires, dont ceux de l’Afrique française du Nord et de l’OPEX, qui ont péri lors de 1914 à 1918, de 1939 à 1945 et de 1952 à 1964.

Obélisque de la 4ème division marocaine de montagne (4ème DMM)

A partir de la Croisière, en direction d’Aspach, 300 mètres à droite de la RD 483 dans le sens Cernay Belfort.

Erigé en 1960 sous le patronage de Mme la Maréchale de Lattre de Tassigny, ce monument rappelle le sacrifice des soldats de la 4ème DMM lors des durs combats pour la libération de Cernay, survenus entre le 20 janvier et le 4 février 1945.

Statue des Incorporés de force et des Déportés

Parking de la Porte de Thann à Cernay

Erigé en 1990, la statue est dédiée à la mémoire de tous les incorporés de force, des déportés et des réfractaires.

Stèle des Commandos d’Afrique

A 400 m après la Croisière dans le sens Thann Mulhouse, sur la RN 66, un panneau indique que la stèle se trouve à environ 200 mètres à l’intérieur de la forêt du Nonnenbruch.

La stèle des Commandos d’Afrique a été inaugurée au début des années 1950.

Stèle du 3ème groupement de choc

Rue des Romains à Cernay

La stèle du 3ème groupement de choc est située à quelques centaines de mètres de la stèle des commandos d’Afrique. Ce groupement de choc fût presque décimé par la Wehrmacht.

Place des combattants en Afrique du Nord

Parking Est de la mairie à Cernay

Cette place a été créée en 1980 par la section U.N.C. de Cernay pour tous les combattants tombés en Afrique du Nord entre le 1er janvier 1952 et le 1er juillet 1964.

Plaque commémorative du 3ème GP de choc

Façade Ouest de la ferme du Lutzelhof

300 m après le monument de la 4ème DMM sur la RD 483, le chemin à gauche conduit à la ferme du Lutzelhof.

C’est de cette base arrière que les commandos du troisième GP de choc lancèrent leur offensive contre la Wehrmacht.

Plaque des Incorporés de force

Façade Est de la gare ferroviaire à Cernay

Après travaux, elle a été remise en place par la section U.N.C. de Cernay le 26 août 2017

Pont du colonel Pierre Basset

Rue Poincaré à Cernay

Le médecin-colonel tué par un tireur d’élite le 30 janvier 1945. Le pont a été inauguré en 1970.

Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre attache auprès de la mairie.

Contact :

Mairie de Cernay – Secrétariat des conseillers municipaux délégués

A l’attention de M. Mario CRACOGNA

26 rue James Barbier 68700 Cernay

03 89 75 82 66

cernay@ville-cernay.fr

Le trottsein, cours de Ferrette

Contrepoids d’un pressoir à levier, dit aussi « à arbre », servant à extraire en particulier le jus du raisin utilisé au Moyen Âge. Son poids est de 3 tonnes.

trottstein

Cette pierre a été retrouvée lorsque le mur de clôture de l’ancien presbytère a été abattu. Elle servait de support et de « protection » en base d'angle du mur mitoyen avec le passage de Ferrette.

La roche, qui la constitue, est un amalgame de divers éléments assez fins. Sa hauteur est de75 cm, son plus grand diamètre est de 130 cm, ce qui donne un poids de près de 3 tonnes ! Les deux encoches visibles de part et d’autre de la cavité centrale permettent d’affirmer que cette pierre est un Trottstein (de l'allemand « trotten » presser et « Stein » pierre), utilisée comme contrepoids dans les pressoirs à leviers dits aussi «  à arbre » servant à extraire en particulier le jus des raisins.

En cuisine, le casse noix ou le presse ail fonctionnent selon le même principe de levier.

A Cernay, il y avait au moins trois cours dîmières percevant leurs impôts pour partie en raisin. En 1907, Joseph Dépierre, notre historien local, mentionne 5 trottsteins sur le territoire de Cernay.

Ces contrepoids attestent de l’existence de pressoirs, dits à arbre, utilisés au cours du Moyen-Âge dans le nord-est de la France et Outre-Rhin.

Ce système fonctionnait déjà d’une façon rudimentaire dès l’Antiquité et s’ajoutait au foulage au pied et à la main. Il s’était perfectionné au fil des siècles, souvent de manière empirique, avec le renfort de poulies, câbles, treuils puis de systèmes à vis et contrepoids d’abord ancrés, puis mobiles.

La vis placée à l’une des extrémités du levier est lestée par un poids, l’autre extrémité est montée sur un axe. Un cabestan positionné sur la vis permet au levier de faire descendre le piston afin d’écraser le raisin. Une fois surélevé, le contrepoids de quatre tonnes exerçait une pression énorme en retombant par l’intermédiaire des cales et du manteau [1]. Si la pression était trop forte [2], il se soulevait et ménageait ainsi vis et levier par effet tampon. En outre, sa masse assurait une presse régulière et continue sur les marcs de raisin dispersés dans la maie [3].

Quoique supplantés peu à peu par les pressoirs à vis centrale et à cabestan depuis le XVe siècle, certains sont encore utilisés au XVIIIe siècle. Le bois a disparu, reste la pierre.


In : « Pressoirs à levier dîmiers et trottsteins dans la Communauté de Communes de Cernay et Environs.» Par Jean-Paul Bevilacqua. Extrait du Bulletin N°15 de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Cernay et Environs édité en 2013.

[1] Couvercle que l’on place sur le raisin pour le presser.

[2] L’arrière du pressoir devait être solidement ancré pour éviter qu’il ne bascule en cas de pression excessive.

[3] Table sur laquelle on dispose le raisin à presser, d’une surface de 9 m2 pour une longueur de levier de 7,50 mètres.

Archives

Inventaire des archives anciennes.

Le fonds ancien comprend l’ensemble des documents de l’administration communale de 1290 à 1791.

En dépôt depuis 1970 aux Archives départementales du Haut-Rhin, il a réintégré le fonds des Archives municipales de Cernay le 9 mars 2022.

Suite à ce retour, les archives anciennes ont fait l’objet d’un long traitement pour aboutir à un nouvel inventaire. Les documents ont été inventoriés et cotés à la pièce et suivent un classement « thématique ». Pour apporter plus de précisions, certaines analyses contiennent des notes et les sceaux sont également indiqués. Afin de vous aider aux mieux dans vos recherches, vous trouverez à la fin de l’inventaire, un index assez complet des noms de personnes rencontrés dans les documents.

L’ensemble de ces documents peuvent être consultés aux Archives municipales en prenant rendez-vous avec l’archiviste.

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